Secondé par sa femme Sybil
et son fils Ewan,David Yurman
incarne depuis trente-sept ans
à travers sa marque la
quintessence du luxe décontracté.

Une étape de la fabrication.

Voici une histoire typiquement new-yorkaise o&ugrave; s&rsquo;entrem&ecirc;lent l&rsquo;&eacute;nergie verticale des gratte-ciel Art d&eacute;co de Manhattan, la vitalit&eacute; cosmopolite du Bronx, l&rsquo;attitude progressiste de Greenwich Village. Une histoire visc&eacute;rale donc, presque tellurique. Dans cet effervescent bouillon architectural et culturel, la vocation du futur joaillier se d&eacute;veloppa avec aisance, mais elle prit, pour &eacute;clore, un biais inattendu. En 1958, David a 11 ans, c&rsquo;est un penseur pr&eacute;coce qui se r&eacute;fugie volontiers dans la librairie de son quartier. Un livre d&eacute;peignant la grotte de Lascaux l&rsquo;interpelle ; la beaut&eacute; rugueuse des lignes simples et franches de ces fameuses fresques pr&eacute;historiques l&rsquo;&eacute;blouit : c&rsquo;est certain, il sera artiste. Le reste appartient, comme on dit, &agrave; la l&eacute;gende. Les premiers succ&egrave;s et les premi&egrave;res amours vinrent, non pas gr&acirc;ce aux bijoux, mais par le&nbsp;biais de la sculpture. C&rsquo;est, en effet, au c&ocirc;t&eacute; du sculpteur Ernesto Gonzalez que le jeune David Yurman apprit la m&eacute;thode de cr&eacute;ation de formes en trois dimensions par soudure bout &agrave; bout &agrave; partir de tiges en m&eacute;tal fondu. Il peaufine sa technique aupr&egrave;s de Jacques Lipchitz, la perfectionne aupr&egrave;s de Theodore Roszak, figure majeure de l&rsquo;&eacute;cole newyorkaise, avant de cr&eacute;er son propre atelier sur Sullivan Street. Mais, disons-le franchement, ce que doit surtout David Yurman &agrave; la sculpture, c&rsquo;est la rencontre avec Sybil Kleinrock qui deviendra bient&ocirc;t sa femme, sa muse, sa partenaire &agrave; vie. Aujourd&rsquo;hui encore, lorsque vous rencontrez le joaillier, on sent bien que sa mani&egrave;re &agrave; lui de vous faire un compliment, c&rsquo;est de vous dire : &ldquo;Vous devriez rencontrer Sybil, je suis s&ucirc;r qu&rsquo;elle va vous adorer.&rdquo; 
 
Le duo fonctionne &agrave; merveille : c&rsquo;est pour Sybil que David dessina son premier collier. Surtout, ensemble, ils apprirent &agrave; dire non. Jugez plut&ocirc;t : en septembre 1979, David et Sybil Yurman se mari&egrave;rent au temple EmanuEl. Deux heures plus tard, Sybil avait encore&nbsp;sa couronne de mariage dans les cheveux, ils arriv&egrave;rent &agrave; un rendez-vous d&rsquo;affaire destin&eacute; &agrave; formaliser la cession de leur premi&egrave;re entreprise. La vente &eacute;tait le cadeau de mariage de Sybil. L&rsquo;offre s&rsquo;av&eacute;rera pourtant, &agrave; la grande surprise des amoureux, trop faible. L&rsquo;acheteur pr&eacute;tendit que le projet avait peu de chances de rencontrer le succ&egrave;s. Les jeunes &eacute;poux se regard&egrave;rent en silence, se comprirent et la refus&egrave;rent d&rsquo;un bloc. L&rsquo;avenir leur donna raison : 1980, ils fond&egrave;rent la marque de joaillerie David Yurman, avec un best-seller dans leurs bagages, le bracelet &ldquo;Cable&rdquo; : un hit si incontestable qu&rsquo;il reste depuis sa cr&eacute;ation le bijou iconique de la maison Yurman. La France a fait un bon accueil &agrave; la griffe newyorkaise, surtout depuis son installation en 2010 au Printemps Haussmann. Un endroit mixte car Evan &ndash; fils unique de David et Sybil Yurman &ndash; a eu la bonne id&eacute;e de faire glisser la maison familiale vers le territoire du bijou masculin. On adore tout particuli&egrave;rement l&rsquo;utilisation troublante de la m&eacute;t&eacute;orite sur la ligne de bijoux &ldquo;Anvil&rdquo;, une collection v&eacute;ritablement frappante par son design disruptif, son essence m&eacute;tallurgique et ses lignes augurales.

Success story : David Yurman

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